•  ciné-travail (2eme prise)


    Les « Césars » peu surprenants cette année, encore que, « De battre , mon cœur s’est arrêté » de Jacques Audiard ait obtenu 8 trophées dont celui de « Meilleur Film », de « Meilleur Réalisateur ».

    Jacques Audiard est un réalisateur très discret, excellent, nous avons surtout en tête le souvenir du père, Michel Audiard et ses dialogues percutants avec Jean Gabin.

    Ex : « Quand les cons seront sur orbite, t’a pas fini de tourner ! »

    Ca suffit pour les paillettes et les récompenses,- souvent méritées- passons aux choses sérieuses.

    Le cinéma et le travail.

    2 films en salle ce mois-ci :

    « Ils ne mourraient pas tous, mais tous étaient frappés… »

    « Sauf le respect que je vous dois »

    Le premier dont le titre est emprunté à un fable de La Fontaine « Les animaux malades de la peste » est de Sophie Bruneau et J-Marc Roudil , filme 25 patients au cours d’une consultation réservée à la souffrance au travail, mise en place dès 1995 dans les hôpitaux de Garches, Créteil et Nanterre, par la psychologue Marie Pézé. Ces malades sont détruits face à ce qu’il leur arrive.

    Le second, traite du suicide sur le lieu de travail et de l’absence totale de réaction qu’il provoque. La réalisatrice, Fabienne Godet, fille de paysan de la région d’Angers, dit :

    « tous les acteurs se sont engagés derrière moi, nous avions le sentiment de faire un film particulier dont les financiers, au fond, n’avaient pas une folle envie. »

    Avant même leur sortie en salle, les 2 films sont très demandés dans les grandes écoles et les universités. Les cinéastes entament un tour de France de conférences et de débats.

    Ils ont inspiré les travaux du chercheur Christophe Dejours dont le laboratoire au Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM) est le seul a ne pas avoir déserté la question du travail.

    Rappelons en conclusion le film de Pierre Carles « Attention, danger travail ! » où le réalisateur filme des chômeurs heureux de l’être.

    « on se rend maintenant très bien compte à l’aspect du travail- c’est-à-dire de ce dur labeur du matin au soir- que c’est là la meilleure police, qu’elle tient chacun en bride et qu’elle s’entend vigoureusement à entraver le développement de la raison, des désirs, du goût de l’indépendance » (Nietzsche)